L’histoire de l’urbanisation d’Auch (1ère partie)
Reprise des cafés transition en compagnie de 6 personnes venues écouter Philippe Bret du CAUE.
2h n’ont pas suffit pour tout évoquer, nous allons donc prochainement programmer la suite de cette présentation.
Nous avons appris que la notion de patrimoine est apparue après la révolution, quand les choses n’étaient plus possédées que par les nobles, mais sont pour partie passées dans le bien commun et pour lesquels il a fallu assurer la transmission et la protection (site, paysage … et aujourd’hui patrimoine immatériel)
Mais ce patrimoine c’est quoi ?Les cartes postales d’aujourd’hui et d’hier ne nous montrent pas la même chose (bâti ancien contre bâti moderne pour l’époque, usine, école,…).
Nous patrimonialisation tout. Mais la ville est une entité en perpétuel mouvement, comment conserver le patrimoine de quelque chose qui bouge ?
L’architecture a évoluée depuis la révolution (1789), tous ces styles s’observent à Auch (poste, ancienne galerie, MSA,…).
Plusieurs logiques ont été mises en évidence :
– logique des chemins : c’est ce qu’il y a de plus anciens dans une ville (tracé des cheminements, les bâtis autour ont évolués, été détruits, reconstruits, etc)
– logique de mur : les remparts, séparant le bourg et les faubourgs, marquaient l’obligation de payer un octroit pour faire passer des marchandises dans les murs. Les paysans préféraient donc vendre leur marchandise hors les murs (actuel place de la libération par exemple), laissant à l’acheteur le poids de cette taxe.
– logique de la « rocade » : de tout temps les commerces se sont installsé à proximité des axes de flux : le foirail sur la « rocade » contournant le bourg, nos zones commerciales d’aujourd’hui sur la rocade Nord d’Auch.
Le saviez vous :
– le quartier de Seilhan a accueilli (comme son nom l’indique) une exploitation de vers à soie avec ses allése de mûriers, et plus tard des camps de réfugiés/migrants/etc. avant d’y voir l’actuel fast food et autres commerces.
– le quartier de la Hourre est l’ancienne cité ouvrière d’une tuilerie qui était installée à proximité.
– La rue Dessole (Camin Dret = chemin de Roi) était l’axe principal du Bourg ancien.
– la gare d’Auch initialement prévue par les promoteurs privés qui ont installé le chemin de fer dans le secteur ne devait se faire que si la ville aménageait une allée menant directement de la Patte d’Oie à la gare. Cette allée n’a pas été faite et la gare non plus.
– l’exode rurale dans le Gers s’est déroulée de 1870 à …. 2005, l’inversion du solde migratoire est récent.
L’analyse des cartes géographiques anciennes et de l’emprise et du développement de l’urbanisation montre :
– une urbanisation concentrée sur l’Oppidum, la Haute ville avec une constellation de métairie dans la campagne alentour
– la révolution industrielle apporte une énergie peu cher (charbon, pétrole) qui revoit les modes de production mais aussi et surtout les modes de déplacement. On s’ouvre vers l’extérieur et de nouvelles influences entre dans l’architectures (styles, matériaux) comme on le voit sur les villas autour du foirail d’inspiration balnéaire.
– de 1950 à 1963 : un effet de concentration autour du centre bourg avec une augmentation de la démographie
– fin du XXe siècle : éclatement/étalement de l’urbain pour une démographie stable voir en baisse. Les zones industrielles apparaissent (zoning*) et les gens veulent du pavillonnaire. le mitage linéaire (urbanisation le long des voies) se développe empêchant l’urbanisation en épaisseur (comment on passe derrière le « rideau » construit ?) tout en perdant des espaces pour l’agriculture (l’arrière de ces maison devient des zones à ne pas déranger pour les riverains…). A titre de comparaison il y avait au début du 19e s. le tiers de la population actuelle sur une surface correspondant au centre ancien actuel….allez voir sur une carte ce que cela représente vis à vis de l’urbanisation actuelle.
– le barycentre urbain d’Auch a bougé au cours des temps et en fonction des événements (chemin de fer, rocades,…), aujourd’hui il remonte vers le Nord et la rocade.
– l’instabilité du Gers (risque d’inondation pas maîtrisé tout de suite) implique des constructions sous forme d’îlot foncier autonome en basse ville (Pasteur, hôpital psychiatrique, caserne Espagne,…) sans plan d’ensemble et qui ne facilite pas les circulations (îlot à contourner).
– le Garros a subit un phénomène de ghettoïsation non pas du fait de l’architecture mis en oeuvre mais du manque de liaison avec le reste de la ville (cloisonnement du quartier, qui se voit aussi au quartier du Mirail à Toulouse).
– Les flux sont également coupés dans le Quartier de la Treille (place de la Porte Trompette sur élevée)
* zoning et la logique de planification qui apparaît avec la loi LOF et les Plans d’Occupation des Sols vers 1965. Malgré l’évolution de la législation (Plan Locaux d’Urbanisme,…) cette logique persiste avec les problème de transports pendulaire que cela implique entre autre. Mais comment sortir de cette logique et mélanger les activités (commerces, industrie, agriculture, résidentielle,…) sans générer de nuisances pour les riverains. Et comment se défaire de nos habitudes de prendre notre voiture pour aller faire ses courses dans les zones commerciales plutôt que ses chaussures pour aller chez le primeur du coin ?
la suite… lors d’une prochaine rencontre (surveillez l’agenda !)